Pèlerins de l’Espérance : Témoignages du Burkina Faso et du Niger

Les pèlerins de l’Espérance du Burkina Faso et du Niger, de retour des Journées Nationales de la Jeunesse (JNJ) de Yamoussokro et du Jubilé de la jeunesse à Rome, rendent grâce à Dieu et partagent leur expérience. Ces deux grands rassemblements spirituels, vécus successivement du 19 au 24 août 2025 à Yamoussokro puis du 25 juillet au 7 août 2025 à Rome, ont marqué un temps fort dans la vie des jeunes catholiques africains. Sous le thème des JNJ, « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? » (Lc 2,48), une cinquantaine de jeunes venus du Burkina Faso et du Niger ont découvert la force d’une foi partagée à travers la rencontre, la fraternité et la mission.

Ces pèlerinages hors du pays ont offert une occasion unique de vivre une expérience humaine, spirituelle, culturelle et ecclésiale — un véritable moment de croissance dans la foi et dans l’identité chrétienne.

Action de grâce à Ouagadougou

À l’image du Samaritain guéri de la lèpre qui revient à Jésus pour exprimer sa gratitude (Lc 17,11), les participants ont organisé une journée d’action de grâce à la paroisse Saint Charles Lwanga de Wayalghin à Ouagadougou. La célébration a débuté par une messe solennelle présidée par l’aumônier national de la jeunesse, l’Abbé Paul Frédéric Sawadogo, suivie d’un temps de témoignages.

Les jeunes pèlerins ont exprimé avec fierté et émotion ce qu’ils avaient vécu. Beaucoup ont souligné combien ces rencontres leur avaient redonné confiance dans leur vocation de chrétiens engagés, et ils ont encouragé les autres jeunes à saisir toutes les occasions de participer à de telles expériences de foi. Pour plusieurs, cette journée fut non seulement un retour vers Dieu dans l’action de grâce, mais aussi une nouvelle étape dans leur mission au quotidien.

Espérance, identité chrétienne et hospitalité

De retour au pays, les jeunes n’ont cessé de souligner l’accueil chaleureux et la fraternité vécue aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à Rome. Linda témoigne : « Le comité d’organisation en Côte d’Ivoire nous a bien accueillis, tout était bien. Je suis de nature un peu timide, mais le climat de fraternité m’a fait oublier cela. » Prisca ajoute : « L’esprit d’ouverture des participants a facilité mon intégration et m’a permis de mieux me ressourcer spirituellement. » Florentin, jeune du Niger, fait remarquer que c’est édifiant que la foi rassemble les jeunes d’Afrique au-delà des considérations politiques et diplomatiques fragiles entre certains Etats. Le Christ se révèle concrètement comme un facteur incontournable d’unité.

À Yamoussokro, les jeunes du Burkina Faso et du Niger ont été touchés par la simplicité et la joie de leurs frères et sœurs ivoiriens qui ont repris avec enthousiasme leurs chants locaux, créant une communion au-delà des frontières.

À Rome, l’émerveillement fut tout aussi grand. Élisabeth raconte : « J’ai été impressionnée de voir que de nombreux jeunes européens sont véritablement engagés dans l’évangélisation. L’architecture des basiliques m’a marquée au-delà de ce que je voyais à la télévision. » Pour elle comme pour d’autres, cette aventure fut un enrichissement spirituel et culturel inestimable.

Découvertes et défis sur le chemin

À Yamoussokro, les pèlerins burkinabè ont pu visiter plusieurs villes et découvrir la beauté majestueuse de la Basilique Notre-Dame de la Paix, symbole de foi et d’espérance pour toute l’Afrique. Mais le chemin du retour leur a réservé une épreuve : une panne du car de la délégation a prolongé le voyage. Dans ce moment d’incertitude, Djamila Sarah s’est souvenue : « Tout est grâce. » Linda a ajouté : « Dieu nous a peut-être préservés d’un incident plus grave. »

Ces paroles témoignent de leur maturité spirituelle : transformer les difficultés en occasions de confiance et de croissance intérieure. Comme tout pèlerinage, celui-ci n’a pas été sans fatigue, mais chaque défi a renforcé la conviction que marcher avec le Christ, c’est apprendre à voir au-delà des obstacles.

Perspectives pour la jeunesse catholique

Le Conseil National de la Jeunesse Catholique du Burkina Faso, sous la houlette de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger, joue un rôle essentiel dans l’organisation de tels pèlerinages. Son président, Mathieu Nassa, s’est dit profondément satisfait du bon déroulement de ces événements et a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui ont contribué à leur réussite.

Il a invité les jeunes à témoigner largement de leurs expériences afin d’inspirer d’autres à participer aux prochaines grandes rencontres : les Journées Ouest-Africaines de la Jeunesse prévues à Accra en 2026, qui seront comme de « mini-JMJ » régionales, et surtout les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Séoul en 2027, rendez-vous planétaire qui marquera une étape décisive pour la jeunesse catholique africaine.

Ces événements à venir, dit-il, doivent être préparés avec le même enthousiasme et la même foi. Car chaque rassemblement est une étape sur le chemin des « pèlerins de l’espérance », appelés à être lumière dans leurs familles, leurs communautés et leurs pays.

Author

  • DAYAMBA Bindré Roger est PhD student in Sociologie à l’université Joseph Ki ZERBO DAYAMBA Bindré Roger est titulaire d’un Master 2 en Sociologie. Il est inscrit à l’Université Joseph Ki Zerbo en thèse et ses travaux portent sur les déplacements forcés des populations en contexte de crise sécuritaire au Burkina Faso. Engagés dans sa communauté, il est promoteur d’un projet intitulé Solidarity For All (S4A) en tant qu’influenceur de la foi catholique, formé par le Réseau Pan Africain de Théologie et de Pastorale catholique (Pactpan). Passionné de la recherche et la communication, il est Co-auteur d’un livre qui traite des réfugiés et des déplacés internes en tant de crise. Il est maitre de cérémonie professionnel, modérateur de conférence et d’atelier bilingue (Français et anglais).

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